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Libération

Abou Mazen, Premier ministre à bout de souffle

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Nommé par Arafat sous la pression internationale, sa position est intenable.
publié le 23 août 2003 à 0h41

Jérusalem de notre correspondant

Un «fantoche» entre les mains des Américains et des Israéliens. Un «fantoche» entre les mains d'Arafat. Ces jugements sévères exprimés par nombre de Palestiniens révèlent bien la mission impossible de Mahmoud Abbas (alias «Abou Mazen»), Premier ministre de l'Autorité palestinienne. Nommé certes par Yasser Arafat, mais surtout imposé à la fois par les Américains, les Egyptiens et les Européens, Abou Mazen n'en est pas moins un dirigeant historique de la lutte palestinienne. Et un homme courageux qui a été l'un des premiers à dire, devant son peuple, que l'Intifada armée a nui, d'abord, aux Palestiniens.

Pleins pouvoirs. Aujourd'hui, le Hamas le presse de «démissionner», voire de «quitter le sol palestinien». Lui-même a menacé, à plusieurs reprises, de rendre son portefeuille. Il se pourrait qu'il mette, bientôt, cette menace à exécution. Car, que ce soit du côté de Yasser Arafat ou du côté des Israéliens, sa position est intenable. Ces derniers jours, après l'attentat de Jérusalem et avant la fin de la trêve, lui-même et son ministre de la Sécurité intérieure, Mohamed Dahlan, ont exigé du président de l'Autorité les pleins pouvoirs pour poursuivre les organisations extrémistes. Arafat a préféré surseoir. «Il existe, en fait, deux autorités palestiniennes, nous disait, il y a peu, un haut responsable sécuritaire. Et, surtout, deux réseaux de sécurité. Abou Mazen ne contrôle que la Sécurité préventive, surtout à Gaza, grâce à Dahlan. Tout le reste