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Libération

Gibraltar sous l'oeil espagnol

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Un mur de caméras a été érigé pour faire barrage à l'immigration africaine.
publié le 23 août 2003 à 0h41

Algésiras envoyé spécial

Le dispositif ressemble à un jeu vidéo. Sur une vaste carte électronique, l'extrême sud de la péninsule ibérique et la pointe nord du Maroc sont représentés en jaune. Entre ces deux bouts de terre, le détroit de Gibraltar apparaît sur un fond noir constellé de lumières blanches mouvantes, correspondant aux bateaux qui y circulent. Villes et villages sont en vert. Autour, huit écrans de télévision retransmettent en direct les images que captent divers systèmes de détection dernier cri placés tout le long du littoral : radars, caméras thermiques, caméras à l'infrarouge, installés dans trois tours fixes et dans certains véhicules militaires, avec 5 à 10 km de rayon d'action. Dès qu'une embarcation partie des côtes marocaines amorce un mouvement suspect, un simple déplacement de curseur sur l'ordinateur suffit pour qu'une caméra se fixe dessus. Si le «danger» se précise, hélicoptères et patrouilleurs maritimes sont mobilisés pour intervenir en mer.

142 millions d'euros. Située dans le centre de la garde civile d'Algésiras, cette salle constitue le cerveau d'un contrôle électronique sophistiqué, destiné à faire barrage au trafic de drogue et à l'arrivée de milliers d'immigrants clandestins venus du Maghreb et d'Afrique noire. Projet pilote lancé en 1999 par le gouvernement Aznar ­ mais opérationnel depuis deux ans ­, le Système intégré de vigilance extérieure (Sive) n'a encore accompli que la moitié de sa mission : d'un coût global de 142 millions d'euros,