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Libération

Martin Luther King: le rêve oublié

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Peu de monde pour le 40e anniversaire du discours du pasteur.
publié le 25 août 2003 à 0h42

Washington

de notre correspondant

Ce samedi après-midi, au pied des marches du Lincoln Memorial, Cleveland Sparrow, Gerald Schwinn et Glenn Gurley écoutent les orateurs rendre hommage à Martin Luther King Jr. et au «rêve» qu'il avait, quarante ans plus tôt, lancé à ce même endroit à la face du monde (lire ci-dessous). La foule n'est pas très dense, et très diverse. Des militants noirs, des féministes, des homosexuels, des Arabo-Amé ricains, des touristes... «Nous sommes là pour célébrer l'un des plus grands jours de l'histoire américaine», dit au micro Martin Luther King III, 45 ans, le fils du pasteur noir assassiné.

Quarante ans plus tôt, Sparrow, Schwinn et Gurley étaient déjà là. Ils avaient respectivement 26, 25 et 22 ans et ils gardent tous de cette marche «pour les emplois et la liberté» un souvenir vibrant. Pas tant à cause du discours de Martin Luther King : chacun connaissait déjà bien la rhétorique de l'homme. «J'avais déjà entendu son "rêve" deux mois plus tôt à Detroit», raconte Glenn Gurley, chapeau de paille et lunettes noires, qui était alors un étudiant engagé. «Chacun de ses discours était une perle, celui-là comme les autres», ajoute Gerald Schwinn, un barbu, blanc, portant un T-shirt «Howard Dean for president». A l'époque, Schwinn s'apprêtait à partir au Nigeria, enrôlé dans les «Peace Corp». «Ce jour-là, tous les discours étaient excellents. C'est en rentrant, en entendant celui de King à la radio, et les gens en parler, qu'on a compris que c'était un tour