Washington
de notre correspondant
L'accident de la navette Columbia... n'est pas un accident. C'est, en substance, la conclusion du rapport de la commission d'enquête sur l'explosion, le 1er février, de la navette spatiale. Le rapport de 250 pages, rendu public hier, après sept mois d'une enquête menée par 13 «sages», contient peu de révélations sur l'origine matérielle de l'accident, mais il met gravement en cause les dysfonctionnements bureaucratiques : «La culture et l'organisation de la Nasa ont autant à voir avec cet accident que le revêtement du réservoir extérieur», estime le rapport.
Danger. C'est bien un morceau de l'isolant du réservoir extérieur qui, en se détachant 81 secondes après le décollage, est venu endommager à plus de 850 km/h les dalles de protection thermique. En entrant dans l'atmosphère, la chaleur a été trop forte, entraînant l'explosion de Columbia. La question est de comprendre pourquoi personne n'a pris la mesure de ce danger. Selon la commission, plusieurs ingénieurs avaient signalé l'incident du décollage. Les responsables de la Nasa ont eu huit différentes occasions de s'intéresser à cet incident. Le Pentagone leur avait même proposé d'utiliser ses satellites espions pour examiner les dégâts éventuels sur la navette, offre déclinée par l'agence. Au cours de l'enquête, les responsables ont expliqué qu'«aucune question de sécurité n'avait perturbé le vol et que, de toute façon, on n'aurait rien pu y faire». Ce n'est pas l'avis des enquêteurs : une