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Libération

Mars, un objectif capital

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Les fans de la planète espèrent rallier les politiques à leur cause.
publié le 27 août 2003 à 0h44

Washington de notre correspondant

Coïncidence ? Mars a choisi de s'approcher le plus possible de la Terre le jour même où une commission d'enquête rendait son rapport sur la Nasa. Sur Terre, ses amoureux sont persuadés que l'explosion de la navette Columbia pourrait marquer un nouveau départ de la conquête spatiale, avec, cette fois, la planète rouge pour objectif.

Mutation. Car ici-bas, la mythique planète a son lobby : la Mars Society, un club mondial de 6 000 fans qui s'efforcent de sensibiliser l'opinion publique et les dirigeants politiques. «L'accident de Columbia peut conduire à un recul de l'aventure spatiale, mais aussi favoriser un nouveau départ : si vous jugez qu'il est trop dangereux d'envoyer des hommes dans l'espace, soit vous cessez de le faire, soit vous choisissez des objectifs qui valent de tels risques», estime Robert Zubrin, fondateur et président de la Mars Society. Un taux de perte de 2 % n'est pas acceptable si c'est pour faire des expériences sur des fourmis en orbite, en revanche, selon Zubrin, «il l'est, si c'est pour ouvrir de nouveaux mondes». Quoi de plus exaltant que d'aller vérifier si la vie peut exister ailleurs que sur Terre, et peut-être même d'amorcer la mutation de la civilisation terrienne vers une «espèce multiplanétaire» ?

Les membres de la Mars Society misent sur le casse-tête auquel est confronté la classe politique américaine : si l'explosion de Columbia conduit à l'abandon du programme des navettes, des dizaines de milliers d'emplois