Kigali de notre correspondant
Si le camp de Paul Kagame craignait un vote ethnique, le voilà rassuré. Il est près de 2 heures du matin, dans la nuit de lundi à mardi. Depuis plusieurs heures, une foule de partisans du président sortant s'est réunie dans le stade de Kigali, en attente des résultats et, murmure-t-on, du candidat en personne. Quel que 15 000 personnes ont ressorti de leurs placards les casquettes et tee-shirts à l'effigie de Kagame. Ils dansent sur le rythme des chansons de campagne du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie du chef de l'Etat.
Ovation. Sa victoire ne fait plus aucun doute. Seule inconnue, le résultat partiel. Soudain, un score faramineux scintille sur le tableau d'affichage électronique : 94,3 %. C'est l'explosion de joie, un tonnerre d'applaudissements qui n'est surpassé que par l'ovation qui accueille Kagame, triomphal, quelques minutes plus tard. Pour le vainqueur, ce résultat est la preuve que sa politique de réconciliation a porté ses fruits. «C'est la victoire de l'unité de tous les Rwandais», lance-t-il à ses partisans, après avoir pris un long bain de foule sur la pelouse du stade Amahoro. Neuf ans après le génocide, pourra souligner le FPR, Hutus et Tutsis ont voté comme un seul homme pour le président sortant. Le résultat final sera encore plus faramineux, 95,05 %.
Ce qui est sûr, c'est que Kagame est crédité par une grande partie des Rwandais d'avoir ramené la sécurité dans ce petit pays d'Afrique centrale. Et d'avoir ra