Londres intérim
Plus de trois heures avant la comparution de Geoff Hoon, le ministre de la Défense britannique, devant Lord Hutton, une longue file de journalistes et de curieux s'étirait déjà le long des grilles de la cour de justice de Londres. Un service d'ordre musclé, des dizaines de chiens policiers et deux hélicoptères s'assuraient, quant à eux, que le passage était libre pour l'arrivée du ministre, premier membre du Cabinet à témoigner dans l'enquête sur les circonstances de la mort de David Kelly, l'expert en armement au centre de la dispute entre la BBC et Downing Street au sujet de l'entrée en guerre contre l'Irak.
Brouillons. A 10 h 30 exactement, Lord Hutton prenait place dans la salle 73 de la cour de justice. Son adjoint, le conseiller de la reine, James Dingemans, demandait à Geoff Hoon de décliner son identité. Première question : «Quel a été votre rôle dans la compilation et la rédaction du dossier de septembre 2002 ?» Geoff Hoon répond : «J'ai vu et lu deux brouillons et n'ai fait aucune remarque ni ne suis intervenu dans la rédaction.» «Etiez-vous au courant du malaise ressenti par certaines personnes vis-à-vis de quelques éléments contenus dans le dossier ?» lui demande-t-on alors. «Après sa publication, oui. Je connais deux hauts fonctionnaires qui ont émis des réserves sur certaines formulations.» L'interrogatoire continue : «Avez-vous déjeuné avec David Kelly en avril dernier ?» «Non, ou plutôt j'ai déjeuné avec un haut fonctionnaire du ministère sans c