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Libération

Au Nigeria, le procès en appel d'Amina inquiète Obasanjo

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Le chef d'Etat a intérêt à ce que la jeune femme échappe à la lapidation, évitant ainsi une crise au niveau fédéral.
publié le 28 août 2003 à 0h45

Condamnée à la lapidation pour avoir eu un enfant hors mariage, Amina Lawal a comparu hier devant la cour d'appel islamique de Katsina, capitale de l'un des douze Etats du nord du Nigeria qui ont réintroduit la charia dans le droit pénal.

Comme Safiya Husseini, une autre Nigériane condamnée à la lapidation pour les mêmes motifs et acquittée l'an dernier, le procès de cette villageoise de 31 ans est devenu un enjeu politique entre les puissants dignitaires du Nord et le gouvernement fédéral du président Obasanjo, soucieux de son image sur la scène internationale.

Protestations. Le sort d'Amina, condamnée à mort en mars 2002 pour avoir eu un troisième enfant après son divorce, a suscité de nombreux mouvements de protestation dans le monde. Amina et Safiya sont devenues des célébrités internationales, et Safiya a même été reçue à Rome dont elle est devenue une citoyenne d'honneur.

Mauvaise publicité pour le président Obasanjo qui, du règlement de la crise à Sao Tome au départ de Charles Taylor au Liberia, cherche à jouer un rôle diplomatique décisif dans l'ouest de l'Afrique.

Affaire sensible, l'examen du recours présenté par les avocats de la jeune femme a été reporté deux fois. Hier, l'audience s'est ouverte devant une salle bondée, en présence de nombreux observateurs étrangers. L'avocat d'Amina, Aliyu Musa Yawuri, a présenté à la cour ses arguments, tandis que la jeune femme, visiblement nerveuse, se tenait dans un coin de la salle, sa fille Wasila dans ses bras.

Me Yawuri a aff