A l'issue d'une longue garde à vue dans les locaux de la Direction de la surveillance du territoire (DST), les huit mercenaires arrêtés dans un aéroport parisien, samedi, alors qu'ils tentaient d'embarquer pour la Côte-d'Ivoire, ont été déférés hier devant la juge antiterroriste Marie-Antoinette Houyvet. Au cours de leurs interrogatoires, d'anciens militaires français auraient reconnu avoir été recrutés par le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, dit «I.B.», figure de l'ancienne rébellion qui participe désormais au gouvernement d'union nationale, pour assassiner le président Laurent Gbagbo.
Le parquet assure que certains des suspects auraient décrit avec précision les modalités de leur projet. Une affaire embarrassante pour les opposants au chef de l'Etat ivoirien. A Abidjan, le président Gbagbo a d'ailleurs dénoncé «les entraves au processus de paix et de réconciliation» engagé depuis la signature des accords de Marcoussis en janvier 2003.
Arrêté pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et «recrutement de mercenaires», Ibrahim Coulibaly a refusé de s'expri mer, a précisé le parquet. Me Philippe Fontana, son avocat, affirme qu'«en aucun cas les déclarations des uns et des autres ne peuvent être prises comme impliquant Coulibaly. Il faut se garder de tout type de manipulation intervenant dans ce dossier.» Il a demandé la mise en liberté de son client, estimant qu'une «éventuelle détention provisoire de Coulibaly pourrait grandement affecter l'équi