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Libération

Attentat antisémite: l'Argentine accuse l'Iran

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En réclamant l'extradition d'un ex-ambassadeur iranien, soupçonné dans l'explosion de 1994, le président Kirchner poursuit sa lutte contre l'impunité.
publié le 29 août 2003 à 0h46

Buenos Aires

de notre correspondant

L'arrestation en Grande-Bretagne, le 21 août, d'un ancien ambassadeur d'Iran en Argentine ravive le souvenir du pire attentat qu'ait connu le pays. Le 18 juillet 1994, une camionnette bourrée d'explosifs explose devant le siège de l'Association mutuelle israélite argentine (Amia). Bilan : 85 morts et plus de 300 blessés. Très vite, la CIA et le Mossad orientent les enquêteurs argentins vers la piste du Hezbollah iranien.

Aujourd'hui, la justice argentine réclame l'extradition de huit Iraniens, dont l'ex-ambassadeur Hadi Soleimanpour, l'accusant d'avoir participé à l'organisation. En représailles, l'Iran a décidé de suspendre ses relations commerciales et culturelles avec l'Argentine. Soleimanpour et six autres Iraniens sont toujours détenus en Grande-Bretagne mais Saied Baghban, également visé par la justice argentine, a été libéré hier à Bruxelles en raison de son immunité diplomatique.

Récompense. En juillet, lors de la cérémonie annuelle en mémoire des victimes de l'Amia, Nestor Kirchner, le nouveau président argentin, s'était engagé à faire toute la lumière sur l'attentat alors que la justice piétine depuis neuf ans. Bien que son ministre des Affaires étrangères affirme, dans un communiqué à destination de Téhéran, que la justice argentine désire simplement «enten dre un citoyen iranien dans le cadre de son enquête», la demande d'extradition de l'ex-ambassadeur participe de la lutte contre l'impunité dont Kirchner a fait l'un de ses chevau