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Libération

Blair face au juge: droit dans ses boots

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Interrogé sur l'affaire Kelly, il n'a rien cédé sur le fond.
publié le 29 août 2003 à 0h45

Londres intérim

Pour la deuxième fois de son histoire, la Grande-Bretagne a vu hier son Premier ministre comparaître devant un juge. Tony Blair, jouant sa carrière politique, témoignait devant lord Hutton dans le cadre de l'enquête sur les circonstances de la mort de David Kelly. Le suicide de cet expert en armements, au centre d'une polémique entre la BBC et le gouvernement britannique, a provoqué une crise politique sans précédent, obligeant Blair à revenir de vacances pour défendre hier son action. La polémique n'a cessé de s'envenimer jusqu'à la mort de David Kelly, mettant en jeu la crédibilité de Blair, le Premier ministre à qui tout paraissait réussir .

Camping. Pour certains, l'événement méritait de coucher toute la nuit devant la Cour de justice de Londres. De nombreux lycéens et étudiants, munis de leur sac de couchage, ont ouvert l'oeil avec l'arrivée des premiers journalistes vers 6 heures du matin. «La première fois qu'un Premier ministre a comparu, c'était John Major au début des années 90 lors de l'enquête Scott au sujet de ventes d'armes illégales à Saddam Hussein. L'Irak nous poursuit, on dirait. Je campe depuis minuit, mais les premiers dans la queue étaient là depuis 18 heures, hier !», commentait un étudiant en sciences politiques.

«Brouillons». A 10 heures 30 exactement, James Dingemans, l'adjoint de lord Hutton, ouvre la séance. Il ne demande pas à Tony Blair, costume sombre, l'air fermé, de décliner son identité. «Je ne crois pas que nous ayons besoin de