Genève de notre correspondant
Franchissant la haie d'honneur formée par des agents en uniforme bleu des Nations unies, les six gardes du corps de Sergio Vieira de Mello qui l'avaient suivi à Bagdad ont porté hier le cercueil de leur ex-patron à l'intérieur de l'église Saint-Paul à Genève. Quelque 500 personnes, dont la famille, les amis et les collègues, s'étaient rassemblées pour ce service religieux, en mémoire du représentant des Nations unies en Irak et de ses 22 collègues, tués dans l'attentat le plus meurtrier qui ait jamais touché l'organisation internationale, le 19 août.
Parcours d'exception. Plusieurs amis de Sergio Vieira de Mello ont rappelé le parcours d'exception de ce diplomate, issue d'une grande famille brésilienne, philosophe de formation, expulsé de France après Mai 68 et portant, d'ailleurs, une petite cicatrice sur le front, souvenir de heurts avec la police. Il s'engagea dès l'année suivante aux Nations unies, effectuant de nombreuses missions dans des pays troublés, tels que le Soudan, le Mozambique, le Cambodge, la Bosnie et le Timor-Oriental. L'an dernier, il avait été nommé haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.
Dans l'assistance se trouvaient des représentants de la «famille» onusienne, Nane Annan, épouse du secrétaire général de l'ONU, le secrétaire général adjoint Louise Fréchette, ainsi que les chefs des grandes agences... Etait aussi présent José Ramos-Horta, prix Nobel de la paix, originaire de Timor-Leste, où Sergio Vieira de Mello ava