José Maria Aznar refuse que la question irakienne devienne un débat national. Alors que 1 300 soldats espagnols sont déjà sur place et qu'un contingent a pris hier la relève de marines américains dans la zone de Diwaniya, au sud de l'Irak, le chef de l'exécutif répond par l'indifférence aux doléances de ses rivaux. Et parvient, pour l'instant, à éviter la tempête politique que doivent affronter ses alliés Bush et Blair. Mercredi, pour la quatrième fois depuis début juillet, l'opposition parlementaire unie pour la circonstance a réclamé en vain à José Maria Aznar qu'il s'adresse aux députés nationaux pour rendre compte des «activités militaires espagnoles» en Irak. La réponse de La Moncloa (le Matignon espagnol) a été des plus laconiques : «Le président du gouvernement répondra lorsqu'il le jugera opportun.»
Au sein de l'opposition, qui a combattu dans son ensemble l'intervention anglo-américaine en Irak, c'est le leader socialiste José Luis Zapatero qui s'est montré le plus véhément contre Aznar : «Bush et Blair, au moins, affrontent leurs opinions publiques et leur Parlement respectif. Le seul à ne pas s'expliquer, c'est Aznar. Des trois, il est le plus autoritaire, le plus lâche, celui qui méprise le plus la démocratie.» Le leader conservateur a, il est vrai, de quoi être rassuré à l'approche des législatives de mars 2004 : selon une enquête d'opinion du Centre d'investigations sociologiques, rendue publique hier, le Parti populaire d'Aznar dépasse le Parti socialiste d