Washington
de notre correspondant
L'après-Saddam a désormais fait plus de morts américains que la guerre en elle-même. La guérilla ne semble pas faiblir et la campagne électorale approche rapidement aux Etats-Unis : avec ces deux données en tête, l'administration américaine cherche en tâtonnant un «plan B», ou au moins une sérieuse rénovation du «plan A». Mercredi, le numéro deux du département d'Etat, Richard Armitage, a, pour la première fois, indiqué explicitement que les Etats-Unis n'excluaient pas la mise en place d'une force multilatérale de l'ONU, pour autant qu'elle agisse sous commandement militaire américain. «C'est une idée qui est explorée. Nous n'avons pas fini nos délibérations», a-t-il déclaré.
Modèle afghan. La proposition de transmettre à l'ONU la responsabilité des opérations sur le modèle afghan avait été avancée la semaine dernière par Kofi Annan. Jusque-là cependant, les Américains n'évoquaient que de façon très nébuleuse l'idée d'un nouveau texte à l'ONU. Ils parlaient juste de «nouvelle formulation» pour convaincre plusieurs pays, si possible musulmans, comme le Pakistan ou la Turquie, d'envoyer des troupes épauler les leurs. Mais ces derniers attendent un mandat clair de l'ONU, et leurs réticences croissent proportionnellement au nombre de soldats américains tués sur le terrain. De leur côté, la France et la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité, risquent de bloquer toute résolution qui impliquerait l'ONU tout en préservant, concrètement, le