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Portrait

Un ayatollah clé de la transition

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Opposant à l'ancien régime, Mohammed Baqr al-Hakim prônait une «résistance pacifique».
publié le 30 août 2003 à 0h46

Les Etats-Unis viennent de perdre un atout majeur en la personne de Mohammed Baqr al-Hakim. En moins de quatre mois, l'ayatollah coiffé du turban noir des descendants du prophète, était en effet passé du rang d'agent de l'Iran, et donc d'ennemi potentiel, à celui d'homme clé de la stabilisation de l'Irak. Nationaliste, il souhaitait certes un départ rapide de la coalition américano-britannique. Néanmoins, le principal dirigeant chiite irakien condamnait les attentats contre leurs troupes et acceptait avec prudence de collaborer à la constitution d'une autorité de transition. Mohamed Baqr al-Hakim évitait de participer aux réunions organisées par les Américains, mais son frère, Abdel Aziz al-Hakim, est l'un de membres influents du Conseil de gouvernement mis en place par la coalition.

«Khomeiny irakien». Après vingt-trois ans d'exil en Iran, ce religieux de 64 ans avait effectué un retour triomphal dans sa ville natale de Najaf en mai dernier, précédé d'une réputation ambiguë. L'accueil empressé fait par Téhéran à celui qui était le fils du chef spirituel du monde chiite, de 1950 à 1970, lui avait valu le surnom de «Khomeiny irakien». Dès son retour, Mohamed Baqr al-Hakim s'est employé à redresser cette image, préférant se définir comme un «simple soldat de la révolution islamique». Il rejetait néanmoins le modèle iranien et prônait l'instauration d'un régime «élu par le biais des urnes».

Anti-Saddam. Ce théologien qui a écrit une quarantaine de livres fut un résistant de la pr