A la demande du Sénat de Berlin, les professeurs d'histoire Axel Klausmeier et Leo Schmidt de l'université technique de Cottbus, spécialistes de la conservation des monuments historiques, ont dressé un état des lieux de ce qu'il reste du mur de Berlin. Depuis le mirador jusqu'au socle de lampadaire. Un travail d'archéologue que raconte Axel Klausmeier.
Comment avez-vous procédé ?
Nous n'avons pas fouillé les 160 kilomètres du Mur, séparant Berlin-Ouest du Land de Brandebourg. Nous nous sommes concentrés sur les 43 kilomètres qui divisait la ville du nord au sud. C'était assez. Nous avons consigné les parties connues du Mur dont certaines sont déjà classées, comme la East Side Gallery à Friedrichshain, le plus long tronçon préservé à Berlin. Nous avons aussi dressé une typologie des différentes générations du Mur (voir encadré). A l'ouest, on ne connaît quasiment que le mur en béton armé version 1975. Mais à l'est, il y avait un mur encore plus pervers dont l'armature était en forme de «L». Un camion lancé à 200 à l'heure n'aurait pas pu faire tomber les trois coins en fer du «L». Enfin, nous voulions recenser tous les éléments témoignant de la réalité du Mur, et qui ne sont pas visibles pour les profanes.
Avez-vous fait des découvertes ?
Beaucoup. Nous n'avions jamais étudié ce qu'il y avait entre le mur frontalier et le mur côté Est. Par exemple, au nord de Berlin, il y avait un fossé d'une incroyable perfidie. Si un conducteur de l'Est avait imaginé prendre son élan, dans l'espoir de traverser le Mur pour rejoindre l'Ouest, il avait t