Bogota de notre correspondant
Les images montrent une Ingrid Betancourt calme et déterminée, amaigrie. «Je vais bien. Je suis vivante», annonce-t-elle d'une voix posée. Et dit «merci», en français, à Paris d'être intervenue en sa faveur. La cassette, diffusée samedi soir par la chaîne Noticias Uno, est le premier signe de vie de l'ex-sénatrice franco-colombienne depuis un an. Enlevée en février 2002 sur une route du sud du pays par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), la politicienne de 41 ans n'avait pu jusqu'ici envoyer qu'un seul témoignage, filmé par ses ravisseurs et diffusé en juillet 2002. «Je suis heureuse de la voir, mais, ce qui m'intéresse, c'est de l'avoir avec nous», a réagi sa mère Yolanda Pulecio.
Confiée à un journaliste «dans le sud du pays», selon le directeur de Noticias Uno, et filmée dans une zone rurale d'après la bande-son, la cassette a été tournée après le 5 mai. Ingrid Betancourt fait en effet référence à la mort d'un gouverneur de département et d'un ancien ministre retenus en otages, abattus ce jour-là par les Farc avec sept autres alors que l'armée tentait de les libérer. «Nous avons été très tristes, très atteints», raconte l'ancienne candidate présidentielle, en veste kaki, assise devant un rideau qui cache l'arrière-plan. Malgré ce précédent, elle demande à sa famille «d'appuyer l'armée, et que l'armée s'engage à développer des opérations de libération armée».
«Eliminer les prisonniers». Alors que les Farc, qui veulen