Bangkok de notre correspondant
Le plan de «restauration de la démocratie», annoncé samedi par la junte de Rangoon, se heurte à un mur de scepticisme du côté de l'opposition. Dans son premier discours en tant que chef du gouvernement, le général Khin Nyunt a déclaré la mise en place «dès que possible» d'une «feuille de route» en sept points visant à transformer la Birmanie, sous la coupe des militaires depuis plus de quarante ans, en un pays «moderne, démocratique et développé».
Selon ce général, un pragmatique âgé de 63 ans, le plan consiste d'abord à reconvoquer la Convention nationale, une assemblée déjà réunie il y a dix ans pour élaborer une nouvelle Constitution. Doivent suivre un référendum sur la Constitution, des élections «justes et libres» et la formation d'un gouvernement composé de parlementaires élus.
«Rien de nouveau». C'est exactement le même programme que celui annoncé par la junte en septem bre 1988 après avoir réaffirmé son emprise sur le pays en écrasant dans le sang des manifestations prodémocratiques. Mais, en mai 1990, les généraux avaient refusé d'accepter les résultats des élections largement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie, dirigée par l'opposante Aung San Suu Kyi.
Echaudés par cette expérience, les opposants n'accordent aucun crédit à l'annonce faite par Khin Nyunt. «Ils disent la même chose depuis dix ans. Il n'y a rien de nouveau», estime Aung Zaw, rédacteur en chef d'Irrawaddy, un magazine birman publié en Thaïlande. La Con venti