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Le mur pour mémoire

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Classer le mur de Berlin au patrimoine mondial de l'humanité : en Allemagne, l'idée ne fait pas l'unanimité.
publié le 1er septembre 2003 à 0h48

A chaque fois que l'on se promène à la porte de Brandebourg, c'est la même histoire. Les touristes cherchent le «Mur». Quand on leur indique les petits pavés, censés en représenter le tracé, ils repartent dépités. Même déception à Check Point Charlie. A l'emplacement de l'ancien poste frontière entre Ouest et Est, il y a bien le musée du Mur (deuxième musée le plus visité de Berlin) et une immense photo de soldat russe planté sur la Friedrichstrasse. Mais pas de Mur. Il faut aller au fin fond de Berlin, dans le quartier de Friedrichshain pour découvrir à quoi cela ressemblait. Quatorze ans après la chute du Mur, les professeurs d'histoire Axel Klausmeier et Leo Schmidt se battent pour son inscription sur la liste «Mémoire du monde» de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture).

Montgolfière. Loin de susciter l'enthousiasme, leur proposition fait débat. Même Klaus Wowereit, maire social-démocrate de Berlin, qui a pourtant commandité une étude sur ce qui reste du Mur (voir ci-contre), semble embarrassé. «Il faut veiller à ce que la RDA ne devienne pas culte», a-t-il souligné le 13 août, à l'occasion du 42e anniversaire de la construction du Mur. L'argument fait sursauter Frank et Andreas Strelzyk qui ont fui, le 4 juillet 1979, l'ex-RDA en montgolfière. «L'inscription du Mur au patrimoine mondial permettrait certainement de mieux transmettre cette part de l'histoire allemande aux jeunes, estiment-ils. C'était une périod