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Libération
Reportage

En Ituri, les Français passent le relais

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L'ONU devra pacifier les relations entre les tribus congolaises.
publié le 2 septembre 2003 à 0h48

Bunia envoyé spécial

Sur le tarmac de l'aéroport de Bunia, un avion militaire belge, Hercule C 130, s'apprête à décoller. Les quatre énormes hélices se mettent à tourner, le vacarme est assourdissant, des militaires français échangent rapidement des poignées de mains vigoureuses. La plupart ont le sourire. Un grand type, membre des forces spéciales, balance un coup de pied dans un rondin de bois : posté dans ce coin du nord-est de la République démocratique du Congo depuis le 8 juin, début de l'opération Artémis, il sera un des derniers à partir. Au plus tard, le 15 septembre.

Les Français, qui dirigeaient la force européenne depuis deux mois et demi, partent avec le sentiment du devoir accompli. «La paix a été rétablie à Bunia. De ce point de vue, la mission est réussie», affirme le major Didier Chaudron, qui supervise les rotations des avions de transport de troupes et de matériel vers la France via l'Ouganda voisin. Depuis hier matin, les troupes françaises ont officiellement rendu le contrôle des opérations militaires dans Bunia et ses environs à quelque 2 500 casques bleus, majoritairement du Bangladesh.

Pour la nouvelle «brigade d'Ituri» de l'ONU, la tâche est vaste : sécuriser une province sans loi, où plus de 50 000 personnes ont trouvé la mort en quatre années d'affrontements tribaux.

A Bunia, le travail a déjà été fait, en partie par les Français :les rues ont été nettoyées des adolescents miliciens persécutant les civils et la tension est nettement retombée. Reste l'i