Jérusalem
de notre correspondant
Son jugement était attendu comme un «tremblement de terre» : la commission Or a accouché d'un rapport de 860 pages moins sévère pour les responsables politiques et plus critique pour la police. Surtout, ce rapport sonne comme un avertissement pour les populations arabe et juive cohabitant en Israël. Formée de deux juges, Théodore Or et Hachem Khatib, et d'un orientaliste, Shimon Shamir, la commission avait pour mission d'étudier les circonstances de la mort de treize citoyens arabes et d'un citoyen juif israéliens, en octobre 2000, au début de la seconde Intifada, sous les balles de la police israélienne.
Sans pouvoirs judiciaires, la commission a cependant dénoncé le comportement de deux officiers «lampistes» et proposé des sanctions contre eux. Elle a stigmatisé l'attitude d'Ehud Barak, Premier ministre à l'époque, pour n'avoir pas été «conscient» des frustrations de la population arabe et pour ne pas avoir pris les mesures pour ramener le calme. Pourtant, ce dernier avait demandé aux forces de police d'ouvrir «par tous les moyens» la portion de Wadi Ara de la nationale 65, où se sont déroulées les émeutes entre jeunes Arabes d'Israël et la police. Quant à Shlomo Ben Ami, alors ministre de la Sécurité intérieure, il ne devrait plus occuper un tel poste, compte tenu de son «manque de vigilance» au moment des événements. Trois leaders arabes, Azmi Bishara, Abdelmalek Déhamshé et Raad Salah se voient reprocher leur «incitation à la violence».
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