A La Ricamarie, grise banlieue de Saint-Etienne (Loire), certains résidents de la cité du Montcel se souviennent du «converti qui revendait des bagnoles». Il habitait encore ici, il y a moins de trois ans, avec sa femme et son fils, dans un appartement du quartier. Puis, ils sont partis s'installer définitivement au Maroc. Après, plus de nouvelles. Jusqu'à ce que, début juin, son nom fasse la une des journaux. Pierre Richard Antoine Robert, «le mec blond de La Ricamarie», y est accusé de diriger, depuis Tanger, trois cellules terroristes fortes d'une trentaine de clandestins. «Un maillon essentiel de Salafiya jihadiya», la mouvance islamiste radicale, estiment les autorités marocaines, qui cherchent à relier le jeune «émir» français aux attentats suicides du 16 mai dernier, à Casablanca, et leurs 45 morts. Déjà deux fois reporté, son procès doit débuter demain à Rabat. A 31 ans, Pierre Robert risque la peine de mort.
Pour ceux qui l'ont côtoyé dans la Loire, le nouvel habit paraît taillé bien large pour un personnage décrit comme falot. Pierre Robert n'a pas laissé une image forte dans sa région d'origine. A Andrézieux-Bouthéon, une cité entre Saint-Etienne et Montbrison, deux jeunes assurent l'avoir vu «il y a un ou deux ans», sur le marché. «Il vendait des faux jeans Levis ramenés du Maroc», racontent-ils. Parlant de Pierre Robert, ils disent le «pauvre gars». Ces garçons l'ont surtout fréquenté au milieu des années 90. Le jeune converti avait une dizaine d'années de plus q