David Kelly s'est «senti trahi» lorsque le ministère de la Défense a révélé à la presse qu'il était la source du reporter de la BBC, Andrew Gilligan. «Il a dit à plusieurs reprises en prenant son café, au déjeuner ou à l'heure du thé, qu'il se sentait totalement abandonné», a déclaré hier sa veuve devant la commission d'enquête indépendante présidée par le juge Hutton. Selon Janice Kelly, qui s'exprimait par lien vidéo, son mari a vécu durant les deux semaines précédant son suicide un «véritable cauchemar».
Le scientifique, qui avait avoué à ses supérieurs dans une lettre en date du 30 juin son tête-à-tête avec Andrew Gilligan, ne s'attendait absolument pas à être ainsi jeté en pâture au public. Il avait reçu l'assurance de sa hiérarchie que son anonymat serait préservé, a affirmé son épouse devant la Cour royale de justice. Un témoignage qui risque de fragiliser un peu plus son ministre de tutelle, Geoff Hoon.
Le 9 juillet, le ministère de la Défense l'a prévenu à la dernière minute que son nom avait été divulgué par le service de presse et que sa maison dans le comté d'Oxford risquait d'être assiégée par les journalistes. Réfugié en Cornouailles avec son épouse, il a «explosé» en apprenant que son audition devant la commission des Affaires étrangères allait être retransmise en direct par les principales chaînes télévisées du royaume.
«Je ne l'avais jamais vu aussi malheureux, ni après ses visites en Russie ni après toutes les horreurs qu'il avait connues en Irak, a raconté sa