Bangkok de notre correspondant
Les juges indonésiens ont rendu un verdict qui peut sembler alambiqué et contradictoire, en condamnant le prêcheur islamiste Abou Bakar Baashir accusé d'être le leader spirituel de l'organisation terroriste Jemaa Islamiyah à seulement quatre ans de prison pour «subversion». Le juge Muhammad Saled a indiqué qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour affirmer que Baashir, fondateur d'une école coranique radicale à Java Central où ont étudié une douzaine de terroristes indonésiens, était l'inspirateur de l'organisation impliquée dans de nombreux attentats, dont celui contre une discothèque de Bali qui avait causé la mort de 202 personnes en octobre.
Tentative d'assassinat. Baashir, âgé de 65 ans, a aussi été acquitté de l'accusation de vouloir renverser le gouvernement indonésien et d'avoir fomenté une tentative d'assassinat contre la présidente Megawati Sukarnoputri. Selon le jugement, l'accusé «avait connaissance d'une organisation voulant renverser le gouvernement».
A l'issue du procès, le prêcheur, habillé de noir et coiffé d'un bonnet islamique, a appelé au calme des centaines de ses partisans venus assister au procès à Djakarta. «Je vous demande de rester ordonnés et d'être prudents face aux provocateurs de l'Amérique», a-t-il déclaré.
Le jugement a été bien reçu par les Indonésiens qui considèrent que les juges ont su équilibrer le souci de justice avec la nécessité de ne pas déstabiliser le pays, dont 85 % de la population est musulm