Antananarivo
de notre correspondant
Le «franc malgache» (Fmg) est mort, remplacé depuis fin juillet par des billets en ariary, pour malgachiser le nom de la monnaie nationale, française depuis plus d'un siècle. Les Malgaches ont applaudi : le président Marc Ravalomanana sait caresser le poil nationaliste de ses compatriotes mais il sait aussi les prendre à contre-pied. Depuis la nuit des temps, l'accès des vazaha (les étrangers) à la propriété foncière est interdit. La terre, celle des razana (les ancêtres), recèle à Madagascar une dimension symbolique sacrée. Le roi Radama II fut étranglé, le 12 mai 1863 à la nuit tombée, dans un couloir de son palais à Antananarivo, avec un foulard de soie, pour avoir oublié cette règle. On ne s'est pas gêné de le rappeler au Président. Depuis l'indépendance en 1960, aucun chef d'Etat malgache ne s'est risqué à abroger cette «loi divine», pas même «l'Amiral rouge», le marxisant Didier Ratsiraka. Le président Marc Ravalomanana vient de faire adopter, contre tollé et anathèmes les mots «trahison» et «sacrilège» ont été lâchés dans la presse , une loi qui autorise désormais les investisseurs étrangers à être propriétaires terriens. Les Malgaches, conservateurs, sont très fâchés.
Moins de corruption. Pour lutter contre la corruption, qui mine l'administration et l'économie du pays, le président de Madagascar vient carrément de supprimer la totalité des taxes d'importation et des droits fiscaux, TVA de 20 % comprise, sur plus de 350 articles, p