Menu
Libération

Slobodan Milosevic défie ses juges au TPI

Article réservé aux abonnés
L'ex-chef d'Etat présentait, hier, sa stratégie de défense.
publié le 3 septembre 2003 à 0h49

La Haye envoyé spécial

Serviette en cuir noir, cravate rouge sur costume bleu foncé, détendu, un léger sourire ironique aux lèvres, Slobodan Milosevic ressemble cet après-midi davantage à un homme d'affaires en train de jouer un bon tour à ses concurrents qu'à un ex-chef d'Etat qui fait face à 66 chefs d'accusation, dont ceux de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Face à lui, la procureure suisse, Carla Del Ponte, et son substitut, Geoffrey Nice, ont l'air préoccupé. Au centre, le juge-président May, entouré des deux autres juges, le Jamaïquain Robinson et le Sud-Coréen O-Gon Kwon, sont aussi inquiets. Comme s'ils venaient de réaliser, dix-huit mois après le début du procès, la nasse dans laquelle Milosevic tente de les enfermer.

Liberté provisoire. Pendant deux heures, hier après-midi, se déroule la conférence dite «de la mise en état de la défense», le moment où l'accusé doit présenter sa stratégie et son calendrier. Dans ce procès hors du commun, les juges, si soucieux depuis le début de montrer que la justice internationale est exemplaire dans le respect des droits de la défense, s'arrachent les cheveux. Outre sa demande de liberté provisoire que les juges rejettent aussitôt, Milosevic, qui est son propre avocat, vient d'exiger «de pouvoir sans surveillance préparer les témoins et avoir accès à tous les documents». Mais comment faire ? Faut-il donner à cet accusé, en charge de sa propre défense, une équipe d'enquêteurs pour identifier les témoins