Oubliées, les fâcheries du printemps! En matière de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, les relations entre la France et les Etats-Unis sont désormais au beau fixe. Une réunion internationale de deux jours consacrée au contrôle du trafic maritime à laquelle participe le sous-secrétaire d'Etat américain John Bolton a débuté hier à Paris. Première visée: la Corée du Nord et ses exportations de missiles ou d'équipements nucléaires. Des manoeuvres navales, auxquelles participe la marine nationale, vont avoir lieu au nord de l'Australie puis en Méditerranée.
Cette «initiative de sécurité contre la prolifération» est une idée américaine, lancée par George Bush lors du sommet d'Evian, début juin, et aussitôt acceptée avec enthousiasme par la France et neuf autres pays (1) désignés par Washington. «C'est un excellent exemple de coopération franco-américaine», se réjouit-on à Paris.
Droit restrictif. L'objectif de cette initiative est de «rendre la vie la plus difficile possible aux navires à cargaison douteuse», explique un diplomate français, tout «en restant dans le cadre des Nations unies et du droit de la mer existant». Un droit très restrictif. En décembre 2002, des commandos marine espagnols abordent un navire battant pavillon cambodgien en mer d'Arabie. Les Américains, qui ont transmis le renseignement, savent qu'il transporte des missiles Scud en provenance de Corée du Nord. Sa destination: le Yémen. Problème: aucun traité n'interdit d'exporter