Londres de notre correspondant
La pièce qui tient les Britanniques en haleine, depuis début août, vient de s'interrompre. Un simple entracte. Lord Hutton, le magistrat chargé de l'affaire Kelly, reprendra ses travaux à la mi-septembre. Des témoins clés seront réinterrogés. Les avocats de la partie civile pourront leur poser des questions pour la première fois. Mais les principaux éléments d'une intrigue qui a coûté la vie à un homme et déstabilisé un gouvernement sont aujourd'hui connus. Brian Hutton avait pour mission d'examiner les «circonstances entourant la mort du Dr Kelly». Son enquête va bien au-delà du cadre très étroit qui lui avait été fixé.
Grand oral. En cinq semaines, des dizaines de personnalités, dont le Premier ministre, ont défilé dans la salle 73 de la Cour royale de justice. Près de 900 documents qui, en temps normal, n'auraient pas été rendus publics avant trente ans, ont été mis sur le Net. De ce grand déballage, personne ne sort indemne. La semaine dernière, lors d'un grand oral comme d'habitude réussi, Tony Blair croyait avoir désamorcé les accusations portées contre lui. Dans cette affaire, le Premier ministre se déclare responsable et non coupable. Il reconnaît avoir été directement associé au processus qui a conduit à divulguer le Dr Kelly comme étant la source de la BBC. Il n'a fait qu'accélérer une issue, selon lui, «inévitable». Surtout, il nie avoir tenté de «gonfler» son dossier de septembre 2002 sur les armes de destruction massive irakiennes. I