Comment contenir l'incendie allumé par l'affaire Eurostat, l'office statistique européen impliqué dans une affaire de caisse noire et de détournement de fonds ? Romano Prodi, le président de la Commission européenne, qui doit être entendu le 25 septembre par les présidents des groupes politiques du Parlement de Strasbourg et par la Commission de contrôle budgétaire (dite Cocobu), semble de plus en plus tenté de sacrifier Pedro Solbes, son commissaire chargé des Affaires économiques et financières, qui a Eurostat sous son autorité. Il espère ainsi calmer les eurodéputés les plus vindicatifs de la Cocobu, parmi lesquels les membres de la CSU bavaroise et les conservateurs britanniques, membres du groupe PPE-DE, en leur livrant une victime expiatoire. Hans-Gert Pöttering, président du groupe PPE-DE, peu soucieux d'entraîner l'Union dans une nouvelle crise, aurait donné l'assurance à Prodi que ses troupes s'en tiendraient là. Mais le calcul est pour le moins dangereux : l'affaire Eurostat n'est qu'un prétexte pour la Cocobu qui veut obtenir la tête de la Verte allemande, Michaele Schreyer, commissaire chargée du Budget, et de Neil Kinnock, le travailliste britannique chargé de la Réforme administrative. La CSU n'a, en effet, jamais admis que Gerhard Schröder ne désigne pas un membre de l'opposition parmi les deux commissaires allemands. Et les eurosceptiques britanniques aimeraient ajouter aux embarras actuels de Tony Blair. Or, si Prodi sacrifie Solbes au nom de sa responsabili
Eurostat cherche bouc émissaire
Article réservé aux abonnés
par Jean Quatremer
publié le 5 septembre 2003 à 0h52
Dans la même rubrique