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Libération

Irak : Washington veut l'ONU à sa botte

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Paris critique la «logique d'occupation» du texte américain.
publié le 5 septembre 2003 à 0h51

Peut mieux faire : hier à Dresde, Jacques Chirac a été on ne peut plus clair au sujet du nouveau projet de résolution américain sur l'Irak, censé élargir le rôle de l'ONU (Libération d'hier). Le texte «nous paraît assez loin de l'objectif prioritaire», à savoir «le transfert de la responsabilité politique à un gouvernement irakien aussi rapidement que possible», a-t-il expliqué aux côtés de Gerhard Schröder. Preuve de l'esprit constructif que Paris veut insuffler aux rapports bilatéraux, et ce au-delà des divergences qui subsistent, le projet américain sera étudié «de la façon la plus positive», a toutefois ajouté le Président.

Chaos. Il n'aura pas fallu longtemps à Paris pour arrêter sa position après la diffusion mercredi soir du texte américain en dix-huit points. Face à l'embourbement des forces de la coalition et devant le risque de voir l'Irak sombrer dans le chaos, la France propose une stratégie bien précise : il s'agit d'inverser la démarche actuelle et de substituer une «logique de souveraineté» à une «logique d'occupation». «Il ne suffit pas de déployer plus de troupes, plus de moyens techniques et financiers», clamait Dominique de Villepin, le 28 août, devant la Conférence des ambassadeurs, «il faut transférer les responsabilités et permettre aux Irakiens d'assurer tout le rôle qui leur revient».

Or rien dans le projet de résolution rendu public mercredi soir ne traduit un tel virage. Les Américains restent dans leur rôle de forces d'occupation, jaloux de leurs pré