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Libération

Italie : odeur de pots-de-vin à gauche

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L'ex-gouvernement Prodi mis en cause dans un scandale avec Milosevic.
publié le 5 septembre 2003 à 0h52

Rome de notre correspondant

Malgré les appels au calme lancés par les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, l'affaire du rachat, en 1997, par Telecom Italia d'une partie de la compagnie serbe Telekom Serbia provoque depuis quelques jours une bourrasque politique. Accusé par l'obscur homme d'affaires et ancien acteur, Igor Marini, d'avoir touché des pots-de-vin pour faciliter le rachat de Telekom Serbia alors qu'il était secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères du gouvernement de Romano Prodi, Piero Fassino, le leader des Démocrates de gauche, le principal parti d'opposition, avait, samedi dernier, laissé entendre qu'il était victime d'un complot ourdi par l'entourage du Premier ministre. Silvio Berlusconi vient ainsi d'annoncer son intention de porter plainte pour diffamation contre Piero Fassino, «nous demanderons des dommages et intérêts très élevés», a même précisé Nicolo Ghedini, député (Forza Italia) et avocat du chef du gouvernement.

Interlope. Au-delà de Piero Fassino, c'est en réalité la quasi-totalité du leadership de l'opposition de gauche qui est visée. Car devant la Commission d'enquête parlementaire, constituée en 2002 avec les seules voix de la majorité de droite, Igor Marini a soutenu, en mai dernier, qu'il avait distribué environ 225 millions d'euros de pots-de-vin à «Mortadelle», «Grenouille» et «Cigogne», trois surnoms censés désigner Romano Prodi, alors président du Conseil, Lamberto Dini, à l'époque ministre des Affaires étrangères, et Piero Fa