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Libération

L'Eurocorps sous la coupe de l'Otan

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Depuis dix ans qu'il existe, l'Union europénne ne l'a jamais employé.
publié le 5 septembre 2003 à 0h52

Strasbourg envoyé spécial

L'Eurocorps, qui célébrait hier son 10e anniversaire par un grand concert de musique militaire à Strasbourg, ne ressemble plus guère au projet de ses pères fondateurs. En 1993, François Mitterrand et Helmut Kohl avaient posé les bases de ce qui aurait pu devenir une armée européenne. Las ! Dix ans plus tard, son nouveau chef, le général français Jean-Louis Py se réjouit d'être à la tête de «l'un des six corps de réaction rapide de l'Alliance atlantique»...

«Contributrices». Depuis septembre 2002, l'Eurocorps est en effet «certifié» par l'Otan, c'est-à-dire qu'il est capable d'agir dans le cadre de la nouvelle force de réaction de l'Alliance (Nato Response Force). L'anglais est devenu la langue de travail et les cinq nations cadres (Allemagne, France, Belgique, Espagne, Luxembourg) ont été rejointes par des nations «contributrices» (Turquie, Pologne, Grèce, Finlande, Autriche et Canada). Des officiers de liaison britanniques, italiens et hollandais sont présents à Strasbourg. «Les Américains pourraient venir s'ils le voulaient», indique même un officier.

Officiellement, l'Eurocorps est aussi bien «disponible» pour l'Union européenne que pour l'Alliance atlantique. Mais dans la pratique, l'UE ne l'a encore jamais employé ­ par exemple en Macédoine ou au Congo, les deux seules opérations militaires de l'UE à ce jour. En revanche, l'Eurocorps a été déployé en Bosnie (1998) et au Kosovo (2000) dans le cadre de l'Otan. «La complémentarité entre l'UE et l'Ota