Los Angeles
de notre correspondante
Les 2 millions (ou plus) de sans-papiers de Californie pourront dorénavant passer leur permis de conduire. C'est la loi que vient de signer, vendredi, le gouverneur Gray Davis, en pleine tourmente, dont le sort doit se décider le 7 octobre au cours d'un vote sur son «rappel» (recall) et son éventuel remplacement par l'un des 135 candidats à son poste.
Votes latinos. Par deux fois, le gouverneur avait pourtant opposé son veto au projet de loi soumis au Parlement californien. Cette fois, dans la frénésie des élections, Gray Davis a soudain changé d'avis, espérant s'attirer les votes des Latinos, qui représentent 14 % de l'électorat.
En tout cas, les émigrés illégaux n'auront plus besoin de prouver qu'ils ont un numéro de sécurité sociale et donc qu'ils sont des résidents officiels de l'Etat de Californie pour se présenter à l'épreuve du permis. Le permis de conduire servant de carte d'identité aux Etats-Unis, la nouvelle loi sort de la clandestinité ces millions d'émigrés.
Dans un discours en espagnol devant une foule enthousiaste, le gouverneur a expliqué que «ces émigrés qui travaillent très dur auront le droit d'aller au travail en voiture». Les clandestins étaient contraints d'utiliser l'insuffisant réseau de transport public, au prix de longues heures quotidiennes, dans un Etat où la voiture est indispensable.
Les candidats répu blicains au poste de gouverneur, Arnold Schwarzenegger en tête, ont dénoncé cette loi qui, disent-ils, tourne e