Riva Del Garda envoyé spécial
Valéry Giscard d'Estaing peut être sérieusement inquiet : son projet de Constitution européenne risque de ne pas passer l'année. La très grande majorité des vingt-cinq pays de l'Union ont montré ce week-end, sur les rives du lac de Garde (Italie) où était organisée une réunion «informelle» (c'est-à-dire sans conclusion) des chefs de la diplomatie, qu'ils avaient la ferme intention de renégocier l'ensemble du texte adopté en juillet par la Convention européenne.
Ce n'est pas un hasard si les ministres des Affaires étrangères en dehors de l'Italie et de la France ont totalement exclu que VGE siège au sein de la Conférence intergouvernementale (CIG) qui se réunira à partir du 4 octobre pour discuter de son projet. C'est un coup dur pour le président de la Convention, mais aussi pour le Parlement européen et pour les six pays fondateurs de l'Union (pays du Benelux, Allemagne, France et Italie), qui souhaitaient s'en tenir à l'équilibre trouvé par les 105 conventionnels après dix-sept mois de travail. Les chances que l'Union se dote d'une Constitution s'amenuisent donc à vue d'oeil.
Intérêt vital. Lors de la réunion de Riva Del Garda, ce sont les Autrichiens, munis d'une liste de treize points proclamés «inacceptables», et les Polonais qui ont mené la danse. Un ministre, qui a requis l'anonymat, a raconté qu'il avait été surpris par la dureté du ton employé, plutôt typique des fins de négociation. Devant quelques journalistes, le ministre des Affair