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Libération

Tchétchénie: Moscou vérrouille les urnes

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Le candidat prorusse favori de la présidentielle du 5 octobre.
publié le 8 septembre 2003 à 0h53

Grozny envoyée spéciale

Dans le foyer de relogement provisoire où des familles entières sont entassées dans une seule chambre en attendant une hypothétique reconstruction de leurs maisons détruites, Sanik Soldaïeva jure qu'on ne l'y reprendra plus. «En mars, lors du référendum pour la nouvelle Constitution de Tchétchénie, on nous avait dit que si nous votions nous recevrions une compensation pour reconstruire nos foyers. Nous n'avons rien eu. C'est pourquoi je ne voterai pas pour la présidentielle, même si le chef du foyer nous dit que si nous n'y allons pas nous n'aurons pas cet argent», lâche la jeune mère de quatre enfants en préparant son repas dans la cuisine collective. La décision du gouvernement prorusse de Tchétchénie de commencer à verser ces allocations d'aide à la reconstruction fin septembre (300 000 roubles, un peu moins de 10 000 euros par famille) est certainement un geste électoral, à la veille de cette présidentielle du 5 octobre considérée par le Kremlin comme un nouveau pas crucial vers la normalisation de la Tchétchénie, la petite république rebelle du Caucase du Nord, où des affrontements armés se poursuivent malgré la présence de dizaines de milliers de soldats russes.

Vision optimiste. Pour faire taire les critiques, en particulier les organisations des droits de l'homme qui jugent prématurée la tenue d'un scrutin sans trêve ni négociations, les autorités locales prorusses jouent à se mettre la tête dans le sable et à présenter une vision optimiste de l