Téhéran cherche-t-il à mettre au point une arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil ? Oui, selon Washington et la plupart des services de renseignements occidentaux, qui estiment que l'Iran aura sa propre bombe d'ici à environ deux ans. Non, selon le régime islamique, qui se déclare prêt à engager des négociations pour permettre des inspections inopinées une fois résolues des questions relatives à sa souveraineté.
Uranium enrichi. Hier à Vienne, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a réuni à huis clos son organe exécutif, le conseil des gouverneurs. Elle n'a pas tranché mais son directeur général, Mohammed El Baradei, a insisté pour que l'Iran clarifie «tous les aspects» de son programme atomique, dont ceux touchant l'enrichissement d'uranium. Il a même exigé que Téhéran remette une liste de toutes ses importations d'équipements et de composants contaminés, leurs pays d'origine et leurs dates d'achat, afin de pouvoir vérifier les explications avancées par la République islamique pour justifier la présence de traces d'uranium enrichi retrouvées dans certaines de ses installations nucléaires.
Dans un rapport rendu public en août, l'AIEA avait indiqué que ses inspecteurs avaient trouvé des particules d'uranium hautement enrichi (HEU) de «qualité militaire», dans le site pilote iranien de Natanz. Cette découverte a conduit certains experts à penser que l'Iran enrichissait secrètement de l'uranium dans ces installations pour se doter de l'arme nuclé