Londres de notre correspondant
Les militants islamistes s'énervent. Ils tentent de repousser reporters, cameramen et photographes amassés devant l'immeuble de brique rouge : «Ceux qui ne veulent pas payer n'ont qu'à partir.» Barbes noires de rigueur, parfois vêtus d'une robe longue, ils ne se contentent pas de fouiller et de contrôler chaque visiteur d'un oeil méfiant. Ils réclament aussi un droit d'entrée : 20 livres sterling (28 euros) pour assister à leur glorification des attentats du 11 septembre. Les journalistes, britanniques et étrangers confondus, refusent en bloc. «Où va aller l'argent ?», interroge l'un d'eux.
Titre provocateur. L'entrepôt, situé à Tottenham, un quartier du nord de Londres, abrite le siège d'Al-Mouhajiroun, petite organisation extrémiste qui prône l'instauration d'un Etat islamique «à l'échelle mondiale». Ses membres font davantage parler d'eux dans les tabloïds que sur le terrain et sont passés maîtres dans l'art de tester les limites très extensives de la liberté de parole britannique. Ils ont dédié leur «conférence» aux 19 pirates de l'air, devenus pour l'occasion, les «19 Magnifiques». Avec un titre aussi provocateur, le succès de presse était garanti. Mais les journalistes, qui commencent à trouver la blague mauvaise, tournent les talons. Menacé de boycott, le spectacle redevient gratuit.
Assis à la tribune, Sajid Sharif qui se présente comme le «président de l'association des parents musulmans» explique que «les dix-neuf martyrs se sont sacrifi