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Libération

L'Américain Chomsky toujours iconoclaste

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Dans le film «Pouvoir et terreur», le linguiste dénonce «l'axe du bien».
publié le 12 septembre 2003 à 0h57

Noam Chomsky, l'icône de la gauche américaine, est un pur, obstinément optimiste. En ce sombre début de XXIe siècle, il prêche le respect des valeurs face au cynisme des «grands» et appelle les Etats-Unis à devenir un modèle de vertu. «Le monde n'est pas encore merveilleux, mais les choses bougent», assure-t-il, évoquant un sursaut de la société américaine après le 11 septembre, dans le film ­ sorti hier ­ Pouvoir et terreur, longue interview entrecoupée d'extraits de ses conférences.

Hégémonie. Iconoclaste, Chomsky est la bête noire des conservateurs américains et de l'administration Bush. Le monde politique et médiatique se méfie aussi de cet homme dérangeant qui, depuis son engagement contre la guerre du Vietnam, n'a cessé de dénoncer les méfaits de l'hégémonie américaine. Aujourd'hui, il accuse les Etats-Unis d'être responsables de la haine qu'ils suscitent en raison de leur politique impérialiste, soutenant des dictatures et menant des guerres dans le seul but de défendre leurs intérêts : «Si on nous fait la même chose, c'est comme la fin du monde.» Aux yeux de Chomsky, le 11 septembre n'est un événement historique qu'«en raison de l'identité des victimes» (américaines), mais non de la violence de l'attaque ou du nombre de morts. «Cela arrive ailleurs depuis des siècles.»

Linguiste, Chomsky cultive une grande simplicité de langage. Avec lui, le monde s'explique à partir d'un axiome de base : à l'instar des autres démocraties, les Etats-Unis se comportent mal, mais, étant