Ce documentaire est mal fichu, il dure 1h35 et contient des scènes de reconstitution très glauques. Mais l'histoire qu'il raconte, celle de l'assassinat de Sharon Tate et quatre de ses proches, est l'une des plus saisissantes jamais inscrites dans les annales du crime. Le 8 août 1969, trois femmes et un homme, membres d'une secte baptisée la «Famille», poignardèrent à mort Sharon Tate, 26 ans et enceinte de huit mois, ainsi que les amis avec qui elle passait une soirée tranquille dans sa maison de Benedict Canyon, un peu à l'ouest d'Hollywood. Pour un témoin de l'époque, cette affaire «a marqué la fin des années 60» insouciance et flower power. Glaçant héros d'une contre-culture de pacotille, Charles Manson était le gourou de cette «Famille» où l'on pratiquait drogues, sexe, humiliations.
Et Sharon Tate ? Ses proches n'ont pas voulu témoigner. On voit des images de son mari, le cinéaste Roman Polanski à peine arrivé de Londres, qui donne une conférence de presse au lendemain du massacre. Quant à Sharon, fille d'un militaire américain, avec mère au foyer et rêves de cinéma, elle a traversé en accéléré un monde encore glamour. Avec Polanski, l'idylle commence sur le tournage du Bal des vampires, en 1966. Sharon a 23 ans. L'année suivante, le couple arrive à Los Angeles : Roman doit y tourner Rosemary's Baby, Sharon continue mollement le cinéma. Dans leur belle maison avec piscine, les fêtes se succèdent, attirant toujours une trentaine de personnes :