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Libération
Reportage

Le peuple, «bouclier vivant» pour Arafat

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Les soutiens affluent au QG de celui qu'Israël a qualifié d'«obstacle à la paix».
publié le 13 septembre 2003 à 0h58

Ramallah envoyé spécial

La voirie nettoie les traces de pneus brûlés dans les rues désertes de Ramallah. Jeudi, dans la nuit, des milliers de partisans de Yasser Arafat les ont incendiés en se rendant en cortège à la Mouqata'a, pour l'assurer de leur soutien. S'il constitue un «obstacle à la paix» aux yeux d'Israël, Yasser Arafat, qui en est à son cinquième Premier ministre israélien, en dix ans, est plus que jamais présent. Dans la tête de tous, Israéliens et Palestiniens. Vendredi, jour férié musulman, peu de boutiques sont ouvertes. Seul le marché aux fruits et légumes, près de la place des Lions, montre un peu d'activité. A la Mouqata'a, dès le début de la matinée de vendredi, des dizaines de journalistes battent le pavé, guettant le ministre, l'analyste de rencontre, qui se plient de bonne grâce aux interviews. Ici, le présentateur d'Al-Jezira tient la vedette. Une ambulance attend dans un coin de la cour, moteur en marche.

«Par solidarité». Sur les carcasses de voitures accumulées autour du bâtiment intact où le président de l'Autorité palestinienne est confiné, on peut encore lire des affiches, en arabe et en hébreu : «Il y a quelqu'un à qui parler», souvenir déjà lointain des négociations entre Israéliens et Palestiniens, quand ils se considéraient encore comme «partenaires» de paix. Des mômes trônent avec le portrait de Yasser Arafat, doigts brandis en «V» de la victoire, pour le plus grand bonheur de photographes qui les prennent en contre-plongée héroïque. Des adult