Stockholm
de notre correspondant
Des dizaines de milliers de Suédois se sont réunis vendredi en fin d'après-midi dans tout le pays pour rendre hommage à la mémoire d'Anna Lindh, la ministre des Affaires étrangères mortellement poignardée par un inconnu mercredi. A Stockholm, une masse compacte, 50 000 personnes, selon la radio, avait silencieusement envahi Sergelstorg, la place de la Victoire, dépouillée de toutes les affiches de campagne sur l'euro (lire ci-dessous). Un immense drap noir avait été hissé sur un côté de la place. Göran Persson, le Premier ministre, a fait un bref discours, engageant les Suédois à poursuivre l'oeuvre d'Anna Lindh. «On peut tuer un être humain, pas ses idées !»
Peau abîmée. Au lendemain de la mort de la ministre, l'émotion est toujours aussi intense, mais pleine de retenue. C'est une tout autre atmosphère qui règne à Polis Huset, l'hôtel de police, dans l'ouest de la capitale. Toutes les ressources de la police de Suède ont été mises à la disposition de la cellule d'enquête. Pour l'instant, l'assassin d'Anna Lindh n'a toujours pas été retrouvé. Deux personnes ont déjà été interrogées. Certains journaux parlaient vendredi matin d'une chasse policière lancée contre un homme de 32 ans, sans domicile fixe, connu pour être violent et adepte du couteau. L'homme correspondrait au signalement donné par les témoins. Un quotidien précisait même qu'il avait été aperçu dans le magasin. Mais Lars Grönskog, porte-parole de la police, a indiqué que cet homme ava