Stockholm de notre correspondant
Vendredi, vingt-quatre heures après le décès de la ministre suédoise des Affaires étrangères, et à quarante-huit heures du référendum sur l'euro, la politique reprenait ses droits en Suède. Sans vraiment de passion. Toute la journée, dans tout le pays, des milliers d'affiches avec le portrait souriant d'Anna Lindh incitant à voter oui à l'euro ont été retirées par les militants sociaux-démocrates au pouvoir.
Deux sondages, réalisés après la mort d'Anna Lindh, surnommée «la Reine du oui», donnaient des résultats contradictoires. L'un indiquait que l'opinion était désormais à 50-50. L'autre montrait que les positions étaient les mêmes que ces derniers mois : le camp du non mènerait toujours largement avec 50 % d'intention de vote, contre 38 % au camp du oui.
Contraste brutal. Dans un autre sondage, 5 % des Suédois disent que le meurtre d'Anna Lindh va influencer leur vote. Tous les experts prédisent en tout cas un fort taux de participation, comme un hommage démocratique à la mémoire d'Anna Lindh.
Dans ce contexte de deuil rassembleur, où les dirigeants de tous bords appellent à l'union nationale, le contraste est brutal après l'intensité croissante des polémiques de ces dernières semaines.
Presque tous les débats ont porté sur les avantages ou les inconvénients économiques de l'euro. «Un isolement délibéré [en cas de non] menace un Etat-providence fort et une économie sûre», assure l'un des slogans. Pour les partisans de la monnaie unique, l'euro