Le verdict est sans appel, même si les chiffres sont là pour le relativiser. Quatre mois après les attentats terroristes de Casablanca, les élections municipales qui ont eu lieu vendredi au Maroc ont été marquées par une poussée des islamistes «légaux». Il y a un an déjà, le Parti justice et développement (PJD) était devenu la troisième formation politique du royaume en triplant quasiment son score et en obtenant 43 sièges au Parlement.
Autolimitation. Les municipales sont venues confirmer cette progression. Et ce même si les tractations préélectorales (Libération du 12 septembre) ont permis de freiner artificiellement l'avancée du PJD et de le classer en... onzième position des 26 partis en lice, avec 593 sièges (sur près de 24 000) et 2,58 % des suffrages ! Seule formation islamiste autorisée, le PJD avait brigué plus que modérément les suffrages. Limitant beaucoup le nombre de ses candidats, il était présent dans 18 % des circonscriptions seulement. «Décision politique à cause des craintes énormes que l'étiquette islamiste suscite ici et à l'étranger», assurait le PJD. En réalité, les islamistes «légaux» qui s'étaient aussi «autolimités» mais à une moindre échelle lors des législatives ont cédé aux pressions des autorités. Ils ont en même temps tiré les leçons d'une situation internationale défavorable et de la colère manifestée contre eux par les secteurs les plus laïques de la gauche gouvernementale et de la société après le drame de Casablanca.
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