Au Liberia, pendant la paix, la guerre continue. Après le temps de l'euphorie qui a suivi, le mois dernier, le départ en exil au Nigeria de l'ancien président Charles Taylor, accusé de crimes de guerre par un tribunal de l'ONU, et le déploiement concomitant d'une force de paix ouest-africaine (l'Ecomil) à Monrovia, les associations humanitaires qui opèrent sur le terrain tirent de nouveau la sonnette d'alarme. Les combats entre les anciens partisans de Taylor et les rebelles se poursuivent hors de la capitale, qui regroupe près de la moitié de la population du Liberia (soit environ 1,5 million de personnes). Selon Médecins sans frontières (MSF), des centaines de milliers de Libériens demeurent sans assistance.
Coupés du monde. Ces derniers jours, précise MSF, des dizaines de milliers de réfugiés ont repris le chemin de l'exode dans le district du Bong (situé au nord-est de Monrovia), fuyant les pillages, les viols et l'enrôlement forcé. Autant d'exactions commises, précise l'ONG, par «toutes les parties au conflit». Mardi, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, l'un des responsables de MSF, Morten Rostrup, a révélé que les camps de réfugiés de Totota et de Maimu s'étaient récemment vidés en quelques heures. Parmi les fuyards : 55 enfants souffrant de malnutrition aiguë et plusieurs dizaines de patients atteints par le choléra, dont l'association est sans nouvelles.
Egalement active au Liberia, Action contre la faim (ACF) se dit très préoccupée par les nouvelles alarmantes qui