Jérusalem de notre correspondant
Mais que faire de Yasser Arafat ? Lui que le gouvernement israélien considère comme un «obstacle absolu» à la paix est revenu au centre du jeu, si tant est qu'il l'eût jamais quitté. L'expulser à l'étranger, et ce serait un «nouveau dalaï-lama» de la cause palestinienne, disent certains. Le tuer, et les Palestiniens auraient leur «Che Guevara». «Nous n'avons pas besoin d'un deuxième Jésus, dont on dira que les juifs sont responsables de sa mort», a tranché un haut responsable israélien. Pis, cette «décision stupide», selon l'éditorialiste de Haaretz, a «ressuscité» le président de l'Autorité palestinienne, alors qu'il apparaissait «marginalisé», voire «critiqué par son entourage». Et d'évoquer, entre autres, le récent incident entre Arafat et son ministre pressenti de l'Intérieur, Nasser Youssef, qui lui aurait lancé : «Toutes les révolutions ont réussi, sauf la révolution palestinienne. A cause de toi», le tout avec échanges de crachats, puis d'embrassades. Cependant, aucun Palestinien n'accepterait de renoncer aux revendications que défend Yasser Arafat. Pas plus son nouveau Premier ministre, Ahmad Qoreï (Abou Ala), que le sortant, Abou Mazen. Bref, Israël s'est engagé de son propre chef dans une «impasse». Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a d'ailleurs rappelé, hier à Bagdad (lire page 9), que «les Etats-Unis ne soutiennent ni l'élimination ni l'exil de Yasser Arafat, le gouvernement israélien le sait».
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