Six ans après la signature à Ottawa (Canada) d'une convention interdisant l'usage, le stockage et la fabrication de mines antipersonnel, celles-ci feraient toujours, selon des estimations fiables, entre 15 000 et 20 000 victimes chaque année dans le monde. Les enfants, notamment, continuent de payer un lourd tribut à la dissémination de l'«arme du pauvre». Selon l'ONG Handicap International, ces derniers représentent près du quart des victimes.
Progrès. L'Observatoire des mines, organisme ad hoc créé pour surveiller la mise en oeuvre du traité d'Ottawa, pointe cependant des progrès notables. Depuis 1997, quelque 136 Etats ont ratifié la convention, tandis qu'une cinquantaine de millions de mines étaient détruites par les Etats parties. Mais il reste encore beaucoup à faire, notamment à arracher l'adhésion de pays aussi importants sur la scène internationale que les Etats-Unis, la Chine ou la Russie, tous trois membres permanents du Conseil de sécurité.
C'est dans ce contexte que se sont ouverts, hier, à Bangkok les travaux de la cinquième conférence des Etats parties du traité d'Ottawa. Le lieu ne doit rien au hasard : l'Asie reste à la traîne dans le processus d'élimination des mines. Ainsi, neuf des quinze Etats qui continuent d'utiliser ces armes qui frappent avant tout des civils se situent dans cette zone. Parmi eux : la Chine, les deux Corées, l'Inde et le Pakistan.
Alors que la dynamique promue à Ottawa commence à porter ses fruits à l'échelon mondial, les associations h