Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La Suède n'a surpris personne en rejetant, dimanche, l'euro par 56,1 % des voix contre 41,8 %. Comme dans le cas du Danemark, qui a refusé d'adhérer à l'Union économique et monétaire (UEM) le 26 septembre 2000 par 53,1 % des voix, c'est un oui franc et massif qui aurait profondément étonné l'Europe et changé durablement l'image de ce pays eurosceptique : on estime, à Bruxelles, qu'il a surtout adhéré à l'Union, en 1995, «parce qu'il ne voulait pas être dehors», comme le rappelle l'eurodéputé européen Jean-Louis Bourlanges (PPE, France).
Les regrets exprimés ici et là sont d'ailleurs plus motivés par la plus élémentaire politesse que par une réelle déception ou un désarroi quelconque. Ainsi, le chancelier allemand, Gerhard Schröder, s'est con tenté de réaffirmer que «la porte [de l'euro] n'était pas fermée» à la Suède pendant que le président de la Commission européenne, Romano Prodi, se livrait à une explication psychanalytique du refus suédois dans un entretien au quotidien italien la Repubblica, en jugeant que le non était motivé par «la peur de l'opinion publique face à la nouveauté, en particulier dans les milieux les plus simples».
Ce calme a une explication simple : le non suédois n'a aucun effet immédiat sur l'Union. A la différence du premier non danois au traité de Maastricht, en juin 1992, qui stoppait la marche vers l'euro, ou du premier non irlandais au traité de Nice, qui rendait impossible l'élargissement. «Les conséquences, ce