Kigali de notre correspondant
Lenteurs, blocages et dysfonctionnements. Ces trois mots résument l'histoire du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), mis en place par l'ONU en novembre 1994 pour juger les auteurs du génocide qui venait de s'achever. Neuf ans plus tard, douze con damnations et un acquittement seulement ont été prononcés. Un bilan d'autant plus décevant que les moyens financiers ne font pas défaut, avec un budget de 177 millions de dollars pour 2002-2003. Le TPIR peine à rendre justice aux 800 000 Tutsis et Hutus modérés tués lors des massacres de 1994.
Fin du cumul. Le nouveau procureur de cette juridiction qui siège à Arusha, en Tanzanie, sait qu'il doit relancer la machine. Le Gambien Hassan Bubacar Jallow, dont le mandat a commencé hier, dispose d'un atout pour accomplir cette tâche difficile. Dans un «souci d'efficacité», le Conseil de sécurité a mis fin en août au cumul des fonctions de procureur du TPIR et du TPIY, son jumeau de La Haye consacré à l'ex-Yougoslavie. Contrairement à son prédécesseur Carla Del Ponte, qui continuera à instruire les dossiers yougoslaves, Jallow pourra donc consacrer tout son temps aux procès rwandais. «Cela devrait accélérer le travail du tribunal», souligne Alison Des Forges, spécialiste du Rwanda et responsable de l'organisation Human Rights Watch, avant de nuancer son optimisme : «Reste à savoir si les autres motifs du blocage seront emportés par l'arrivée du nouveau procureur.» Car Jallow arrive dans un tribuna