Tokyo de notre correspondant
Armé d'un sabre court, d'un arc, de flèches et d'un bidon d'essence de 18 litres, Noboru Beppu, employé intérimaire de la société Keikyubin depuis trois mois, a pénétré hier à 10 heures du matin dans les locaux de son ancien employeur. Harnaché comme un samouraï, l'homme, âgé de 52 ans, a pris en otages les 31 employés de la société et le chef du bureau. Il s'est aussitôt barricadé avec ses otages en menaçant «de mettre le feu au bâtiment si on ne lui versait pas les trois mois de salaires impayés» que lui doit son employeur, selon lui. Quelques heures plus tard, l'épisode s'est terminé en tragédie : trois morts, 36 blessés, une violente explosion et de gros dégâts matériels. Le lourd bilan de cette prise d'otages survenue hier à Nagoya, quatrième ville du Japon (dans le centre du pays, à 270 kilomètres à l'ouest de Tokyo), dans les bureaux de cette société de livraison rapide, a de quoi relancer le débat sur les archaïsmes du marché du travail japonais.
Violente explosion. Dès le début de la prise d'otages, de nombreux policiers ont accouru sur les lieux. L'un d'eux a négocié directement avec le preneur d'otages et obtenu qu'il libère le personnel féminin. Le forcené a gardé huit hommes avec lui. Tout en réclamant le versement de ses impayés, Noboru Beppu s'est alors aspergé d'essence et a menacé de s'immoler. Des otages, un ou plusieurs policiers auraient-ils tenté de le maîtriser ? Ou bien, dans son acte désespéré, le preneur d'otages avait-il p