Berlin de notre correspondante
Les «Ossis» tiennent leur vengeance. Depuis treize ans, pas un espion est-allemand, pas un agent de la Stasi, la police secrète de l'ex-RDA, n'a pu échapper à son passé. Maintenant c'est au tour des «Wessis» de trembler. Le célèbre journaliste d'investigation, Günter Wallraff, vient d'en faire l'amère expérience. Après avoir longtemps nié toute collaboration avec la Stasi, l'auteur de Tête de turc, best-seller ayant dénoncé les conditions de travail d'un clandestin turc en Allemagne, a fini par avouer la semaine dernière qu'il avait pêché par «naïveté» et «légèreté». D'autres révélations plus ou moins spectaculaires pourraient éclabousser dans les mois à venir des personnalités ouest-allemandes. Ecrivains, artistes, journalistes, hommes politiques, sportifs... Personne ne veut encore donner de noms. Mais tout est possible depuis que la CIA a restitué, en juin dernier, au gouvernement allemand un fond d'archives baptisé «Rosenholz», et composé de quelque 381 000 CD-Rom fichant les activités des agents de la Stasi. La preuve. C'est dans l'un de ces disques que l'on a retrouvé l'existence d'un certain «Wagner», nom de code de Günter Wallraff, «collaborateur officieux» de la Stasi de mai 1968 à décembre 1971.
Innocence. Günter Wallraff, espion de la RDA ? Lorsque la presse du groupe Springer, s'était fait l'écho de cette thèse, en 1992 puis en 1998, Wallraff avait crié au complot. En 1977, le journaliste avait révélé les méthodes peu ragoûtantes du q